L’alphabétisation est étroitement liée au travail dans d’autres secteurs (santé, développement social, travail, agriculture, moyens d’existence, éducation, etc...). Au cœur de l’éducation et du développement, l’alphabétisation est un facteur clé pour la réduction de la pauvreté et l’accélération du développement communautaire, culturel et socio-économique, tout en contribuant au renforcement des nations.
Et pourtant, l’Afrique sub-saharienne est la seule région du monde ou le nombre d’enfants qui n’ont pas accès à l’école augmente au lieu de diminuer. C’est l’une des raisons pour lesquelles l’analphabétisme continue de croître, renforcée par le fait que la majorité des enfants qui accèdent à l’école ne termine pas le premier cycle, ou n’arrive pas à acquérir un minimum de compétences, et retombe ainsi dans l’analphabétisme.
En 2019 le système éducatif du gouvernement mauritanien rejette plus de 60% des enfants du primaire hors du système scolaire ; sans connaissances de bases suffisantes ces jeunes grandissent le rang des futurs analphabètes peu de temps après du fait désapprentissage rapide.
Les résultats du Baccalauréat au montrent un taux de réussite de 7% au niveau national pour la première session et souvent 0.5% dans beaucoup de lycées à l’intérieur du pays ; or sans ce diplôme toutes les portes (poursuite des études supérieures ou les concours professionnels) sont pratiquement fermées pour ce jeunes.
Notre priorité est de rendre les conditions de scolarisation les plus complètes possibles pour un apprentissage de qualité. Notre projet de formation, destiné aux adultes hommes / femmes ainsi qu’aux jeunes en marge du système scolaire mauritanien, permettrait de développer des activités liées aux compétences polyvalentes retenues pour la formation de base commune soit : communiquer, coopérer, agir avec méthode, exercer sa créativité, exercer son sens critique et éthique ainsi que raisonner avec logique.
Le projet de formation tend aussi à sensibiliser, informer les femmes mauritaniennes et les accompagner à accéder à une autonomie et mener une vie saine basée sur la capacité d’utiliser les services médico-sociaux de base ;
La formation intensive pour les enfants permet de résorber l’échec et déperdition scolaire, en privilégiant une orientation scientifique sur la base d’un taux réussite élevé aux examens nationaux.
La formation des femmes permet de neutraliser les facteurs négatifs impliquant la mortalité néonatale et des femmes enceintes ; la formation permet aussi aux femmes d’augmenter la qualité de la gestion de leurs organisations, ou activités génératrices de revenus en vue de leur autonomisation.
Dans le monde rural africain, les infrastructures sanitaires sont très déficientes, et l’équipement médical adéquat est pratiquement inexistant.
La Mauritanie a connu dans les années 80 un système de santé utilisant des Unités de Santé de Base gérées par des agents de santé communautaires. Durant cette période, ce système d’extension de l’offre de soins au niveau communautaire assurait des soins de santé primaires aux populations éloignées des postes et centres de santé. Actuellement, les USB ne fonctionnent que lorsqu’elles sont soutenues par des partenaires de proximité avec des niveaux/formations différenciés, parfois non homologués par le ministère de la santé. Face à l’impérieuse nécessité d’assurer l’accès universel aux soins de santé, la demande des populations devient de plus en plus insistante et pousse souvent à des choix inappropriés de création de structures de santé (Poste de Santé ou Centre de Santé).
Les taux de mortalité infantile et infanto–juvénile sont encore élevés en dépit des progrès enregistrés, et le ratio de mortalité maternelle est l’un des plus élevés de la région. Il s’agit tout d’abord des objectifs 4 et 5 des OMD relatifs à la mortalité infanto–juvénile et maternelle.
Les progrès enregistrés laissent augurer des résultats encore éloignés des cibles retenues dans les OMD en matière de mortalité infantile (122‰ en 2007, alors que la cible est de 45‰ en 20151) et maternelle (686 pour 100 000 naissances vivantes en 2007, alors que la cible est de 2322). Il en va de même en matière de santé de la reproduction, alors que le taux de prévalence de la contraception chez les femmes mariées de 15 à 49 ans était de 9% en 2008, elle n’est seulement que de 17,8 % en 2015, soit un taux de progression bien faible.
Les Infections Respiratoires Aiguës qui touchent plus de 10% des enfants de moins de 5 ans sont particulièrement fréquentes chez les enfants de 6 à 11 mois (17%) ; elles représentent le premier motif des consultations, selon les autorités sanitaires.
Les maladies diarrhéiques touchent plus de 18% des enfants. La prévalence de la diarrhée est particulièrement élevée chez les enfants de 6-23 mois (3 enfants sur 10 font un épisode diarrhéique dans un intervalle de 15 jours) ;
Le profil épidémiologique est encore marqué par la prédominance des maladies infectieuses et parasitaires mais les maladies non transmissibles, en particulier les maladies cardiovasculaires et le diabète, sont devenues un problème de santé publique préoccupant créant ainsi un double fardeau de morbidité et de mortalité.
Les dix premières causes de consultation sont celles d’un pays en développement dans un environnement tropical, avec une prédominance écrasante des maladies transmissibles. Selon l’Annuaire statistique de santé (ASS) de 2015, on trouve l’ordre suivant : les infections respiratoires aigües (IRA 29,94 %), le paludisme (16,93 %), la diarrhée simple (13,23 %), les plaies (4,99 %), les conjonctivites (4,82 %), les otites (4,16 %), les diarrhées sanglantes (4,05 %), l’hypertension artérielle (3,22 %).
Les populations mauritaniennes souffrent également d’autres types de maladies, qui ne sont pas toutes documentées dans l’ASS, comme (i) la tuberculose dont les données ne sont pas complètes pour certaines régions en raison notamment du retard de transmission des rapports trimestriels et des difficultés pour le niveau central d’effectuer des supervisions régulières, (ii) la schistosomiase, 5 556 cas rapportés (tout âge confondu), (iii) les cas suspects de rougeole, de méningite et de tétanos néonatal (TNN).
La malnutrition, un boulevard pour les maladies infectieuses, reste très importante chez les enfants. La prévalence de la malnutrition chronique globale observée sur l’ensemble du territoire est de 15,9%.
En 2015, on dénombre 792 550 consultations hospitalières dans le pays. Le centre hospitalier de l’Amitié enregistre 26,11% de ces consultations. Dans les centres hospitaliers, le taux d’occupation moyen des lits est de 44,47% en 2015. Le niveau de l’indicateur varie de 8,2% à l’hôpital de Tidjikdja à 87,7% à l’hôpital de l’Amitié. 11 hôpitaux ont enregistré des taux d’occupation supérieurs à la moyenne nationale.
Les causes de mortalité ne sont pas bien connues du fait que les décès ne sont pas systématiquement enregistrés. Plusieurs indicateurs restent encore des résultats d’estimation et/ou d’enquêtes spécifiques. Les décès enregistrés par les hôpitaux ne reflètent qu’une partie de la réalité au niveau du nombre que de la qualité de l’information sur la cause de l’évènement. Notons à titre d’exemple que les cinq premières causes déclarées ne figurent pas dans l’ASS 2015.